batteur a écrit : ↑dim. 6 nov. 2022 11:25
C'est là ou j'ai une vraie analyse différente de toi et des autres. Tu considères que les défenseurs ne sont faits que pour défendre et que donc si on prend des buts ce n'est qu'à cause d'eux et c'est donc eux qu'il faut changer. Si les latéraux ont comme consigne de monter pour proposer des solutions offensives, c'est quand même normal que la charnière centrale souffre car tu dégarnis globalement la défense. Et si le milieu ne compense pas, ca peut être la source du problème.
Si Ibayi marque, c'est parce qu'il est bon. Mais n'est ce pas aussi parce que d'autres créent le surnombre
J'ai quand même l'impression que Maxime d'Ornano demande à ses latéraux d'apporter des solutions offensives. D'ailleurs, vos commentaires semblent le confirmer. Vous parlez tous du boulot défensif qui n'est pas bien fait par les latéraux. Sauf que Pianelli et Mion marquent et font des passes décisives. Ca ne peut pas être que le hasard. Et j'ajoute que quand Crocq a joué contre Mouen, tu avais toi même dit que c'était notre meilleur atout offensif .... On en revient donc à la notion d'équilibre dont parlait Padre, plutôt que d'un problème de joueurs en défense
Je suis d’accord sur 2 choses essentielles : défendre est un tout, ça n’incombe pas qu’aux défenseurs ; et il est évident également que la philosophie de jeu d’une équipe à un impact sur le nombre de buts encaissés.
Néanmoins, je me suis amusé à visionner les 32 actions de buts (marqués et encaissés) du FCR en championnat cette saison (19 pour, 13 contre), histoire de voir quel est le ratio entre la prise de risques de nos latéraux et l’incidence que cela a pu avoir très concrètement sur nos résultats lors des 9 premiers matchs. Alors, bien entendu, cela a ces limites puisque ça exclut toutes les actions qui auraient pu (ou dû) se terminer par un but (dans un sens ou dans l’autre) : mais 32 actions, ça n’est quand même pas rien.
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J1 (Beauvais) :
- Ouverture du score suite à un centre de Mion au départ de l’action.
- Égalisation de Beauvais : supériorité numérique rouennaise à 4 contre 3 côté gauche (celui de Mion), attaque placée, on n’est absolument pas en danger, 3 secondes plus tard leur latéral droit se retrouve seul face à Baltus. Passivité générale de l’équipe, notamment de nos milieux, mais Mion (qui perd son duel au départ) et Bassin (qui met beaucoup de temps à réagir) ne sont pas exempts de tout reproche.
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J3 (Blois) :
- But suite à un centre de Mion.
- Blois est en situation de contre, en étant très gentil on va dire qu’on est en infériorité numérique à 3 contre 4 (même si Pianelli est pratiquement sur la même ligne que les 4 Blésois), mais nos 3 défenseurs sont face aux attaquants adverses. L’un d’eux s’infiltre comme dans du beurre entre Bassin et Sanson : le 1er se fait éliminer avec une facilité déconcertante, le second n’a pas suffisamment de vitesse pour pouvoir compenser. Sur ce coup-là, notre charnière centrale est loin d’être irréprochable…
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J4 (à Poissy) :
- Le 1er but de Poissy est pour Baltus (mauvaise relance).
- Sur le 2nd, on est en très large supériorité numérique au départ lorsque l’action débute côté droit (celui de Pianelli) mais on assiste à une succession de manquements individuels. Ça commence par Pianelli qui se jette pour tacler mais se fait manger. Sanson ne serre pas côté droit dans un 1er temps puis reste extrêmement passif (ce qui lui aurait permis de couper la ligne de passe). Bassin se laisse dans un 1er temps déborder par un attaquant pisciacais parti dans le dos de Mion mais décide ensuite de repasser devant, sauf qu’il rate son intervention ce qui permet à ce dernier de reprendre le ballon, et comme Baltus se déchire un peu aussi, ça se termine au fond des filets. Sur cette action, les 4 de derrière et le gardien sont tous impliqués, à des degrés divers.
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J5 (Granville) :
- Le but des visiteurs part d’un contre sur notre côté droit. On va dire qu’on est en infériorité numérique à 3 contre 4. Sur la 1ère passe, Bassin se fait éliminer logiquement mais trottine pour se replacer. Tbahriti se fait prendre trop facilement dans son dos par manque de vivacité, idem pour Sanson sur Créhin qu’il ne peut empêcher de reprendre le ballon alors qu’il est en avance au départ.
- Egalisation sur un pénalty consécutif à un centre (plutôt raté au passage) de Tbahriti malencontreusement touché de la main par un adversaire…
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J6 (Saint-Malo) :
- But sur un centre de Pianelli.
- Réduction du score de Saint-Malo suite à une boulette de Benzia.
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J8 (Caen B) :
- Ouverture du score de nos adversaires sur laquelle la responsabilité de nos 2 défenseurs centraux est engagée, Sanson faisant une passe hyper dangereuse à Bassin qui manque son contrôle puis glisse.
- Sur le 2è but caennais, on est au minimum à 5 contre 5, on n’est pas spécialement en danger, Sanson est aspiré assez haut, Court en profite pour faire une super passe entre Sanson et Benzia à destination de l’ailier gauche, mais c’est très mal défendu par Pianelli qui doit protéger l’intérieur au départ mais se retrouve de fait à l’extérieur ! Quant à Bassin, il met tellement de temps à réagir qu’il n’est pas en mesure de compenser le mauvais placement initial de son camarade.
- Sur la réduction du score, Mion joue un rôle clé avec une remise de la tête en direction d’Ibayi ; celui-ci se troue mais ça se transforme en passe décisive pour Bernasqué.
- 2nd but de Pianelli de la tête suite à un coup franc.
- Sur le 3è but caennais, même si tout le monde voit que Baltus loupe sa sortie, ça part d’une action où Pianelli concède un corner de la tête après avoir mal apprécié la trajectoire d’un ballon aérien ; et sur le corner proprement dit, c’est le joueur qu'il est censé marquer qui reprend victorieusement le ballon de la tête.
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J7 (à Guingamp B) :
- Sur le but guingampais, on est en large supériorité numérique. Mion est sans doute un peu loin de son adversaire direct, et Sanson se fait prendre en vivacité par l’attaquant adverse qui le devance alors qu’il était derrière lui au départ.
- Le 2nd but rouennais est consécutif à un centre de Mion.
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J9 (à Saint-Pryvé-Saint-Hilaire) :
- Sur leur 1er but, on est en supériorité numérique claire. Benzia manque d’agressivité sur son duel mais ensuite Pianelli, Sanson et Bassin sont tous bien trop passifs ; quant à Mion, il couvre tout le monde (au cas où on aurait eu la bonne idée de jouer le hors jeu)…
- Le 2è but rouennais part d’un centre de Pianelli.
Sur les 2 autres buts adverses, on n’est pas non plus en infériorité numérique, mais ils ont quand même pas mal de réussite : le but consécutif au coup franc, c’est du billard plus qu’autre chose ; quant au dernier, on peut déplorer un petit manque d’agressivité de Pianelli notamment, mais ils sont quand même assez heureux sur l’action, y compris sur l’obtention du pénalty qui ne parait pas si flagrant que ça (même si c’est difficile d’être affirmatif à la seule vue des images fournies par Fuchs).
Conclusion :
- Sur les 13 buts encaissés en championnat, seuls 2 le sont sur phase de transition adverse où l’on se retrouve en infériorité numérique. A côté de ça, nos latéraux sont à l’origine de 7 centres nous ayant permis de marquer un but (Mion 4 fois, Pianelli 2 fois, Tbahriti une fois). Donc le ratio est loin d’être négatif dans ce domaine. Au niveau statistique, ce n'est clairement pas là que le bât blesse.
En revanche, sur les 11 autres, si l’on exclut la boulette imputable au seul Baltus (sur l’ouverture du score de Poissy) et le petit frère (contre Saint-Malo) imputable au seul Benzia, ça fait a minima 7 buts sur lesquels la responsabilité de tout ou partie de nos défenseurs est engagée. Et quand on regarde dans le détail, ceux qui sont le plus souvent impliqués sur les actions en question sont nos 2 défenseurs centraux.
Alors bien entendu, le jeu appelle l'erreur, il est humainement impossible de n'en faire jamais aucune ! Et il est également normal d’encaisser un peu plus de buts quand on joue un football porté sur l’offensive : aux alentours d’un (petit de préférence) par match, c’est raisonnable (c’est à peu près le ratio actuel du Racing qui en a pris 8 en 9 matchs) ; d’ailleurs, c’était à peu près comme cela lors de la phase retour avec D’Ornano la saison passée (13 buts pris en 15 matchs).
Le problème c'est qu'actuellement, on est à 1,45, encore pire que lors de la funeste saison 2017-2018 en N3 lors de laquelle on ne s’était sauvé qu’à la dernière journée ! La dernière fois que l’on avait pris 3 buts lors d'une même rencontre, c’était en 2019 (à domicile contre Chartres). 2 fois 3 buts encaissés lors de la même saison, c’était en 2017-2018 une fois encore. Et au moins 3 buts lors de 2 rencontres consécutives, c’était il y a plus de 10 ans lors des 2 dernières journées sans enjeu de la saison 2011-2012 en National (pour 2 victoires au passage) !
Force est de constater que nous avons des problèmes dans ce domaine qui vont bien au-delà de la « normale », et qui objectivement sont incompatibles avec le fait de pouvoir espérer monter, surtout dans un groupe aussi dense que le nôtre cette saison ! C'est pour ça que de mon point de vue, il faut tenter quelque chose maintenant, pas le 4 décembre

: sans quoi j'ai peur qu'il ne soit trop tard...
"Dans sa vie, un homme peut changer de femme, de parti politique ou de religion, mais il ne change pas de club de football."
Eduardo Galeano, journaliste et écrivain uruguayen