Chose promise, chose due : Michel Mallet estimait qu'il fallait "
faire un peu de pédagogie pour expliquer le projet", je l'ai pris au mot

!!! A diffuser sans modération (y compris sur les pages FB en rapport avec le sujet ; même le PN peut l'utiliser jusqu'à satiété si ça le chante

) tant qu'on n'y adjoint pas des commentaires orduriers : des faits, rien que des faits

!!!
PS : pour des raisons techniques, j'ai été obligé de le mettre sur 3 messages à lire l'un après l'autre. Au cas où quelqu'un souhaiterait une version PDF de la chose, prière de passer par MP

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Le « QRM », c’est quoi ?
Comme beaucoup, vous avez entendu parler du QRM (ou Quevilly-Rouen Métropole), ce nouveau venu dans le paysage footballistique de l’agglomération rouennaise. Comme beaucoup, vous ne comprenez pas grand-chose à la nature exacte du rapprochement dont il serait issu : c’est normal. Explications.
1- Le QRM n’existe pas, il n’y a que l’USQRM
Le QRM est une équipe, pas un club. En réalité, ce n’est rien d’autre que le nom usuel donné par ses promoteurs à l’équipe première de l’USQRM (Union Sportive Quevilly-Rouen Métropole), le nouveau nom de l’US Quevilly.
2- La genèse du rapprochement
Depuis 2 saisons, le FC Rouen évolue en Division d’Honneur (DH, 6ème division nationale) suite au dépôt de bilan intervenu à l’été 2013. Ayant échoué à remonter depuis, les collectivités locales (Métropole et mairie de Rouen) en ont profité pour décider de réduire drastiquement les subventions accordées au club, comme le rappelle un article de Paris-Normandie en date du 11 mars 2015 (« […]
la baisse des subventions accordées au FCR, détonateur du projet d’équipe d’agglo, a été votée lors d’un précédent conseil municipal » :
http://www.paris-normandie.fr/detail_sp ... dQ3evkpLIU). En conséquence, Fabrice Tardy (l’actuel président du FCR) a estimé qu’il devait accepter le rapprochement opportunément proposé par Michel Mallet (président de l’US Quevilly) dès l’automne dernier, sachant qu’il correspondait également au vœu de la Métropole (de l’aveu même du président rouennais, «
La métropole souhaite un grand club » ; article du PN en date du 20 mars 2015 :
http://www.paris-normandie.fr/detail_sp ... dQ3CvkpLIU ).
3- Pourquoi l’USQRM a-t-elle besoin du FCR, même moribond ?
Malgré les difficultés actuelles du FCR, l’USQ seule n’était pas armée pour devenir à terme un club professionnel, pour 3 raisons essentielles :
- elle n’a pas de stade digne de ce nom (le stade Lozai est petit et vétuste, totalement inadapté au monde professionnel, dixit Michel Mallet lui-même dans une interview donnée à Paris-Normandie et publiée le 22 mai dernier : «
à Lozai, il n’y a pas de capacité, d’hospitalité, de possibilité d’intéresser les partenaires. » :
http://www.paris-normandie.fr/detail_sp ... dND5_kpLIU) ; le FCR en a un, le stade Robert Diochon, même si ce dernier aurait besoin d’être largement rénové ;
- le nom de Quevilly n’est pas porteur à l’échelle nationale (c’est un leurre de penser que les épopées récentes en Coupe de France aient pu changer quoi que ce soit à ce sujet : en dehors de notre région, presque personne ne sait où ça se situe), contrairement à celui de Rouen (12ème agglomération française connue de tous) ;
- c’est un club avec très peu de public : lors de la fin de saison dernière, il n’y avait guère plus de 200 ou 300 spectateurs à Lozai en CFA (Championnat de France Amateur, 4ème division nationale) malgré le quart de finale de coupe de France disputé quelques mois plus tôt. Les personnes qui viennent au stade dans ce genre de grandes occasions ne sont pas des supporters de l’USQ au sens strict du terme, puisqu’ils ne viennent pas au stade de manière régulière. Au contraire, de par son histoire, le FCR a un vivier de supporters potentiels infiniment supérieur. Par lassitude (3 dépôts de bilan en moins de 20 ans…), un certain nombre d’entre eux ont fini par s’en détourner, tout en ne demandant qu’à vibrer de nouveau.
4- La création d’une structure commune aux 2 clubs mais inégalitaire
Une société par actions simplifiée (SAS) a donc été créée pour servir de base au futur club professionnel souhaité. Pour les raisons évoquées précédemment, il était nécessaire que le nom de Rouen Métropole apparaisse dans cette nouvelle structure, d’où le nom d’USQRM finalement retenu (USQ + RM).
D’après un encart publié dans Paris-Normandie au mois de juillet, nous savons que depuis le 13 juillet dernier, cette société est contrôlée à 98 % par 4 personnes (Michel Mallet et Laurent Duarte, membres de l’USQ ; Fabrice Tardy et Philippe Blot, membres du FCR), les associations FCR et USQ se partageant les 2 % restants.
Néanmoins, il n’y a pas égalité parfaite entre les 2 clubs, puisque 51 % des parts sont en réalité détenues par l’USQ contre 49 % seulement pour le FCR. Concrètement, cela signifie que Michel Mallet (ancien président de l’USQ et désormais président de la SAS USQRM) est le seul véritable décisionnaire.
D’ailleurs, c’est lui-même qui le dit dans l’interview du 22 mai mentionnée ci-dessus :
- MM : « Le projet, c’est Quevilly-Rouen, pas Quevilly avec Rouen derrière. Ça se traduit par une SAS par 51-49, pas 90-10. »
- PN : «
Ça ne revient pas un peu au même ? A partir du moment où l’on est actionnaire majoritaire, on décide de tout... »
- MM : « Quand on se lance dans une entreprise avec des actionnaires, il y a toujours une majorité. On l’a faite la plus courte possible – enfin, non, on aurait pu faire 49,99 et 50,01 (sourire). »
5- L’USQ n’existe plus
Il faut savoir que d’après le règlement de la Fédération Française de Football (FFF), une SAS est obligatoirement liée à une association (c’est forcément une association qui détient le numéro d’affiliation d’un club ; sans ce numéro, un club n’a pas le droit de prendre part aux compétitions organisées par la FFF) et pour être reconnue officiellement, cette société doit porter le même nom que l’association à laquelle elle est rattachée. Pour que la SAS puisse s’appeler USQRM, il fallait obligatoirement que l’association USQ soit également transformée en USQRM : c’est ce qui a été fait. C’est pourquoi légalement, l’USQ n’existe plus aujourd’hui sous ce nom.
6- Pas de fusion mais 2 clubs bien distincts
Concrètement, le seul point de rapprochement entre le FCR et l’USQRM est le fait qu’ils ont des intérêts communs dans la SAS USQRM. Pour le reste, chaque club a gardé l’intégralité de ses équipes : il n’y a notamment aucune fusion entre les équipes premières masculines. L’équipe A de l’USQRM, souvent appelée « QRM », joue en CFA (comme l’équipe première de l’USQ la saison dernière) ; quant à l’équipe A du FCR, elle évolue en DH. Il est par ailleurs impossible pour un joueur licencié au FCR de jouer dans une équipe de l’USQRM : en revanche, un joueur faisant partie du « QRM » a bien évidemment la possibilité d’être aligné avec l’équipe B de l’USQRM.
Preuve à l’appui, le planning de la semaine du 10 août publié sur le site originel de l’USQ (
http://usquevilly.fr/) toujours actif sous ce nom : l’équipe de CFA dont il est question dans le document est bien le fameux « QRM » dont on voit ici qu’il est une équipe de l’USQRM parmi d’autres.
Planning USQRM.JPG
7- Pourquoi personne n’y comprend rien ?
L’impression floue qui se dégage de l’entreprise est liée à divers éléments :
-
un logo à géométrie variable pour l’USQRM :
Celui de l’équipe première (le « QRM ») reprend les blasons historiques de l’USQ et du FCR :
Logo QRM.JPG
Il entretient l’idée que les 2 clubs ont fusionné, et pas seulement dans l’esprit du grand public. Voici les propos tenus il y a quelques jours par Medhy Guezoui (nouveau joueur du « QRM ») et rapportés par Paris-Normandie le 16 août (
http://www.paris-normandie.fr/detail_sp ... dNM6PkpLIU) : «
On arrive dans une fusion, on espère qu’on pourra compter sur les supporters des deux clubs » !!!
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"Dans sa vie, un homme peut changer de femme, de parti politique ou de religion, mais il ne change pas de club de football."
Eduardo Galeano, journaliste et écrivain uruguayen