

Publié le 08/05/2010 | 16:55
Le Préfet refuse l'apéro
Par Laurent Quembre
Le Préfet de Haute-Normandie va interdire l'apéro facebook prévu sur le parvis de la cathédrale de Rouen en juillet
Manifestation conviviale ou abus d'alcool collectif ? Les apéros géants organisés par les internautes sur facebook font peur aux autorités. En Haute-Normandie, le Préfet Rémi Caron, après avoir interdit les apéros de Dieppe et de Fécamp, va prendre des mesures pour empêcher les rassemblements prévus à Rouen et au Havre.
Le Préfet interdit l'apéro géant à Rouen.
Le phénomène est arrivé par l'ouest de la France, et gagne maintenant la Haute-Normandie.
A travers le réseau social facebook, des internautes tentent d'organiser des apéros géants dans les grandes villes de la région.
A Rouen, un appel a été lancé pour un rassemblement sur le parvis de la cathédrale courant juillet. 1300 personnes se sont déjà inscrites.
Au Havre, un adolescent essaye lui aussi de réunir du monde pour trinquer sur la plage au mois de juin.
Mais le Préfet de Région compte bien gâcher la fête. Il a récemment pris des arrêtés pour interdire les apéros géants de Dieppe et de Fécamp. Et fera la même chose pour Rouen et Le Havre. Voir la vidéo.
Au delà de ces interdictions, la menace de poursuites judiciaires plane sur les organisateurs de ce type de rencontres.
" C'est imprudent de lancer ce genre de choses, explique Rémi Caron, le risque est que ça dégénère vers des problémes d'ivresse en grand nombre ". Les autorités appliquent donc le principe de précaution.
Des internautes qui bravent l'interdit
Les mesures d'interdiction des autorités ne sont pas toujours dissuasifs
A Metz, à Rennes, et à Caen, les internautes n'ont pas tenu compte des arrêtés préfectoraux et sont venus quand même au rendez-vous.
A Brest, un apéro géant a réuni 7000 personnes. L'idée avait été lancée par une lycéenne. Bilan : pas d'incident majeur, mais un coma éthylique, huit interpelations pour "ivresse publique" et quelques bagarres sporadiques. Les fêtards sont repartis vers 6 heures du matin. Sans que la police n'ait à intervenir pour évacuer les lieux.
Au Havre, celui qui a lancé l'idée d'un apéro géant sur la plage est un adolescent qui se dit surpris par la réaction des autorités. (voir son interview dans la vidéo).
" Je ne pensais pas qu'il y avait besoin d'autorisation, explique Maxime, je pensais que c'était juste un truc comme ça, un délire quoi !"
A Angers, où un groupe virtuel sur Facebook de 4500 personnes était prêt à se retrouver pour un apéro géant le 18 juin prochain, la créatrice du groupe a été convoquée à la préfecture en présence de la police. Dissuasif. L'administrateur du groupe a préféré le fermer, pour éviter à son amie des ennuis.
Le fossé est grand entre la communauté du web et les autorités qui ont en charge l'ordre public. Inconscience des uns, excès de prudence des autres ? Y a-t-il un acharnement contre les jeunes ? Ou une peur de manifestations qui échappent à tout contrôle ?
Organiser de telles fêtes sur la voie publique est illégal. Les organisateurs peuvent se voir réclammer une facture pour la mise en place d'un dispositif de sécurité, et leur responsabilité civile peut être engagée en cas d'incidents.
Le débat autour des apéros géants rappellent celui qui existait pour les raves-party. Avec d'un côté l'Etat soucieux de la sécurité publique, et de l'autre des internautes qui ont soif de liberté et d'improvisation.
Il aura encore des galletes qui seront de sortit ce jour - la







