Franchement, je n'avais aucune envie de parler de ce match, mais finalement peut-être que le faire va me permettre de passer à autre chose : 24 heures plus tard, je ne m'en suis toujours pas remis...
On s'attendait à de la pluie, finalement on a eu droit à du beau temps plutôt, avec pas mal de soleil entrecoupé de quelques nuages. Belle affluence, supérieure aux 3000 espérés a minima.
On débute donc avec ce fameux 3412 qui nous avait permis de l'emporter à Chateaubriant, mais je suis rapidement circonspect quant à son efficacité sur cette rencontre. Notre milieu est très facilement transpercé, on ne trouve que très peu de liant entre notre milieu et notre attaque ; quant à notre défense, elle semble parfois un peu livrée à elle-même... En outre, ça ronronne complètement, l'intensité est plus que faible, mais petit à petit Chambly commence à se montrer plus dangereux (lors du dernier quart d'heure notamment) avec en point d'orgue cette frappe somptueusement détournée par Monteiro. A la pause, le 0-0 n'est pas scandaleux, mais on aurait été mené au score que ça ne l'aurait pas été non plus.
Aucun changement au retour des vestiaires (j'avoue que je m'attendais à une ou deux modifications) mais on trouve très vite l'ouverture sur une jolie action qui doit beaucoup à Mion exceptionnellement positionné sur le côté droit. Derrière, on ne peut pas dire que ça soit beaucoup plus brillant dans le jeu mais on tient bon an mal an. Et puis arrive ce funeste dernier quart d'heure : même si sur l'action à l'origine de l'égalisation, l'attitude de Chambly est détestable et l'arbitre pas exempt de tout reproche (il aurait dû arrêter le jeu comme sur l'action similaire en sens inverse survenue plus tôt dans la rencontre), il est totalement anormal qu'on pète un plomb de la sorte !!! Résultat, on fait une faute évitable, on continue nos jérémiades pendant 2 minutes, on n'y est plus du tout, on prend un but gag, on baisse la tête, on est a à 2 doigts d'en prendre un 2è (uniquement évité grâce à un sauvetage de Monteiro) mais on le prend quand même après un gros cafouillage, on baisse encore un peu plus la tête, tout le monde en tribune a compris que c'était fini, le 3è but est anecdoctique, mais la déception est immense devant un tel gâchis...
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L'ambiance : mention spéciale aux RF à la fin du match qui ont continué à chanter, qui ont invité les joueurs à venir saluer la tribune sans les invectiver. Quand il y a des choses moins bien, il faut savoir le dire ; quand l'inverse est vrai, il faut savoir le dire aussi. J'avoue que pour ma part c'était au dessus de mes forces, je ne pouvais plus dire un mot...
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L'arbitrage : bien sûr on peut regretter plus qu'amèrement qu'il n'ait pas arrêté le jeu après la faute sur Mion ; bien sûr, il y a eu quelques décisions discutables (la plus invraisemblable pour moi étant le carton pris par Betra
: j'étais très bien placé et ça aurait dû être sifflé dans l'autre sens !). Mais en faire le principal responsable de ce cauchemar, c'est se tromper de cible pour moi.
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Les joueurs :
- Monteiro : bien sûr il est fautif sur le 1er but, jamais il ne doit laisser un tel trou au 1er poteau !!! Il ne semble pas complètement clair non plus sur le 2nd (même si c'est difficile d'être affirmatif, surtout au milieu d'une forêt de joueurs). Mais on ne peut pas oublier non plus qu'il soulage constamment sa défense avec ses sorties aériennes mais également qu'il nous sort 2 énormes arrêts qui nous maintiennent en vie.
- Pianelli : à part sa passe décisive, il a pratiquement tout raté. La comparaison avec le match de son alter ego de l'autre côté est terrible...
- Bouzamoucha : un des rares au niveau, pompier de service à plusieurs reprises, et a même cherché à apporter quelque chose en venant au soutien au milieu.
- Sanson : plutôt correct sur le plan défensif mais beaucoup d'approximations techniques.
- Bassin : je l'ai trouvé très en difficulté sur le plan physique, avec un vrai déficit de vitesse par rapport à il y a quelques années. Il suffit de regarder Mion à ses côtés pour le constater...
- Mion : si on en avait eu 9 autres comme ça sur le terrain (hors gardien s'entend), nul doute que l'issue de la rencontre aurait été différente ! De loin notre joueur avec le plus d'impact sur le plan offensif : d'ailleurs, il a pris un paquet de coups... Évidemment, il était parfois un peu loin pour le repli défensif, mais bon on était censé avoir 4 joueurs derrière quand même...
- Benzia : un des rares autres au niveau, au four et au moulin pour boucher les trous béants dans notre milieu. Un bémol, il a parfois des solutions simples à côté de lui et il se complique trop la tâche...
- Abdelmoula : largement en dessous de ses performances habituelles ces derniers mois, très brouillon techniquement, un match à oublier.
- Allée : il est évidemment plus à l'aise dans l'axe mais il a eu du mal à dynamiser le jeu, la faute à un trop grand nombre de touches de balle parfois, mais aussi par manque de soutien dans certains cas. En revanche, un pressing minimal pour compliquer un chouia la relance adverse ne serait pas de trop...
- Betra : il a pratiquement tout raté sur le plan technique, n'a jamais réussi à jouer ni à presser avec Ibayi, un match à oublier...
- Ibayi : il a certes raté quelques gestes techniques mais combien de fois il a reçu le ballon sans avoir aucun soutien à proximité... Il a quand même mis un but qui aurait pu être décisif, mais la suite on la connait.
- Salhoune : il a bien tenté des choses mais il a absolument tout raté. Un match à oublier...
- Bezzekhami : a très peu joué, mais n'a pas apporté grand chose non plus...
- Barthélémy : idem ci-dessus.
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Globalement :
- Je n'arrive toujours pas à me remettre de ce sabordage généralisé : il va pourtant bien falloir...
- Beaucoup de joueurs sont passés au travers, mais je pense aussi que c'est le cas de D'Ornano sur ce match : ça peut arriver, personne n'est infaillible. Ce qui m'a plus étonné, c'est qu'il n'ait pas tenté de modifier son système de jeu au moins à partir du début de la 2nde période. On avait beau mener 1-0 à 1/4 d'heure de la fin, on voyait bien qu'on avait un réel problème d'équilibre et que cette fragilité pouvait nous péter à la gueule à n'importe quel moment...
- Maintenant, place au match tant attendu. C'est là qu'on va devoir montrer ce qu'on a dans le ventre. On est passé au travers hier, ça ne sert à rien de larmoyer. Peut-être qu'on perdra également samedi prochain, c'est le foot et sa glorieuse incertitude : mais la seule chose qui est interdite, c'est de ne pas se mettre le cul par terre pour se donner toutes les chances possibles pour l'emporter.
- Quoi qu'il advienne samedi prochain, le championnat ne sera pas terminé ! En cas de victoire, on ferait un grand pas vers le N1 (5 points d'avance plus le goal average particulier, ce qui imposerait au Racing de nous reprendre 6 points sur les 4 derniers matchs). En cas de match nul, on aurait encore 2 points d'avance mais le goal average passerait dans les mains du Racing : ça serait moins bien, mais on aurait encore notre destin entre nos pieds. En cas de défaite, on aurait 1 point de retard et le goal average pour le Racing : ça serait certes très difficile à surmonter mais dans quel monde on ne lutterait pas jusqu'au bout avec un écart aussi faible sur son adversaire ??? N'oublions pas que sur les 4 derniers matchs, nous n'affronterons que des équipes de 2nde moitié de tableau contre lesquelles nous avons globalement de meilleurs résultats que le Racing. Et puis si ces derniers passaient en tête, qui dit qu'ils tiendraient la pression derrière ? Rien. Il faudra donc lutter jusqu'au bout, tout donner, continuer à y croire tant que mathématiquement ça sera possible. On a failli mentalement hier, relevons-nous, nous n'avons pas d'autre choix si nous voulons atteindre l'objectif tant attendu !!!
"Dans sa vie, un homme peut changer de femme, de parti politique ou de religion, mais il ne change pas de club de football."
Eduardo Galeano, journaliste et écrivain uruguayen