Le foot au tribunal....
Posté : jeu. 15 sept. 2011 14:56
Paris Normandie -Région havraise : Un footballeur à la barre
Publié le jeudi 15 septembre 2011 à 07H18
TRIBUNAL. Rare. Un joueur amateur de la région havraise a comparu en correctionnelle pour « violence ». Son tacle appuyé avait blessé un adversaire.
«Nous ne sommes plus dans l'affrontement viril de deux joueurs se battant pour le ballon, analyse Maître Philippe Bourget, partie civile, Il s'agit de violences volontaires, délibérées ». Pour avoir dépassé ce que permettent les règles du jeu, pour avoir « jouer le joueur et non le ballon » comme le dit l'expression footballistique et le parquet, un joueur amateur comparait devant le juge du tribunal correctionnel du Havre (Seine-Maritime). Rarissime. La préméditation explique peut-être les poursuites. Le 12 septembre 2010, l'équipe de ce joueur de Rogerville âgé de 38 ans se déplace stade André-Caillot, à Sainte-Adresse (Seine-Maritime), près du Havre. Alors que le match de 3e division de district (l'équivalant d'une onzième division au niveau national) se déroule calmement, une faute sur le libéro de l'équipe locale est sifflée, et bientôt deux buts sont encaissés. La situation dégénère.
Il avait annoncé son geste
« Je vais casser du libéro », lance le futur prévenu à un dirigeant. Plusieurs autres personnes témoigneront de ces propos. « Ce qu'il dit, il le fait dans les minutes qui suivent », raconte Maître Bourget. Alors que le gardien de but de l'équipe réserve de Sainte-Adresse dégage son camp en passant le ballon à son libéro, le milieu de terrain se jette les deux pieds en avant, décollés du sol, sur le défenseur qui n'est déjà plus en possession du ballon, souligne la partie civile.
« Si le tacle est permis, le tacle en retard ne l'est pas », distingue le procureur, apparemment connaisseur. Pour l'auteur du geste, qui se définit comme « un joueur dynamique », il s'agissait d'un « mouvement vif, brutal », mais « dans le jeu ». A la barre, il l'affirme : « C'est la première fois que cela m'arrivait ». Dès le lendemain, il tentera d'appeler la victime. « Mais il n'a pas voulu me parler. » Les instances de son sport ont décidé depuis les faits de le suspendre 6 mois. Pour le blessé, « le football, c'est terminé », prétend son avocat. Sérieusement touché à une jambe, victime de plusieurs fractures, il subira 100 jours d'incapacité totale de travail et un taux d'incapacité de 10 à 15 %. « Pourquoi un match à ce niveau peut-il être si tendu ? », se demande le procureur. Même « s'il est rare que nous venions après de tels actes devant une juridiction correctionnelle », cette démarche est justifiée, dit-il. « Le geste est délibéré, il n'arrive pas par hasard. Il a volonté de faire mal. »
Le prévenu écope de six mois de prison avec sursis........
Publié le jeudi 15 septembre 2011 à 07H18
TRIBUNAL. Rare. Un joueur amateur de la région havraise a comparu en correctionnelle pour « violence ». Son tacle appuyé avait blessé un adversaire.
«Nous ne sommes plus dans l'affrontement viril de deux joueurs se battant pour le ballon, analyse Maître Philippe Bourget, partie civile, Il s'agit de violences volontaires, délibérées ». Pour avoir dépassé ce que permettent les règles du jeu, pour avoir « jouer le joueur et non le ballon » comme le dit l'expression footballistique et le parquet, un joueur amateur comparait devant le juge du tribunal correctionnel du Havre (Seine-Maritime). Rarissime. La préméditation explique peut-être les poursuites. Le 12 septembre 2010, l'équipe de ce joueur de Rogerville âgé de 38 ans se déplace stade André-Caillot, à Sainte-Adresse (Seine-Maritime), près du Havre. Alors que le match de 3e division de district (l'équivalant d'une onzième division au niveau national) se déroule calmement, une faute sur le libéro de l'équipe locale est sifflée, et bientôt deux buts sont encaissés. La situation dégénère.
Il avait annoncé son geste
« Je vais casser du libéro », lance le futur prévenu à un dirigeant. Plusieurs autres personnes témoigneront de ces propos. « Ce qu'il dit, il le fait dans les minutes qui suivent », raconte Maître Bourget. Alors que le gardien de but de l'équipe réserve de Sainte-Adresse dégage son camp en passant le ballon à son libéro, le milieu de terrain se jette les deux pieds en avant, décollés du sol, sur le défenseur qui n'est déjà plus en possession du ballon, souligne la partie civile.
« Si le tacle est permis, le tacle en retard ne l'est pas », distingue le procureur, apparemment connaisseur. Pour l'auteur du geste, qui se définit comme « un joueur dynamique », il s'agissait d'un « mouvement vif, brutal », mais « dans le jeu ». A la barre, il l'affirme : « C'est la première fois que cela m'arrivait ». Dès le lendemain, il tentera d'appeler la victime. « Mais il n'a pas voulu me parler. » Les instances de son sport ont décidé depuis les faits de le suspendre 6 mois. Pour le blessé, « le football, c'est terminé », prétend son avocat. Sérieusement touché à une jambe, victime de plusieurs fractures, il subira 100 jours d'incapacité totale de travail et un taux d'incapacité de 10 à 15 %. « Pourquoi un match à ce niveau peut-il être si tendu ? », se demande le procureur. Même « s'il est rare que nous venions après de tels actes devant une juridiction correctionnelle », cette démarche est justifiée, dit-il. « Le geste est délibéré, il n'arrive pas par hasard. Il a volonté de faire mal. »
Le prévenu écope de six mois de prison avec sursis........