Présentation

[Pieds Carrié]

Je suis peu bavard mais j'aime bien écrire :
C’est l’oreille collée contre la radio que mon père écoutait Georges Briquet dit « Papy » commenter le match entre le FC Rouen et Lyon. Le 24 juin 1945, les rouges et blancs, vainqueurs de Lyon 4 à 0 au stade de Colombes devenaient champions de France. Depuis ce jour, avec ses oncles et ses cousins, il se rendait en tramway les soirs de match au stade des bruyères pour encourager Rio, Besse, Mandaluniz et tous leurs coéquipiers.
Depuis, mes parents s’étaient installés dans un village de Basse Normandie. En 1977, alors que nous rendions visite à nos proches, il me proposa de l’accompagner pour voir jouer le FC Rouen contre Laval, au stade Robert Diochon. Nous étions debout, devant la tribune d’honneur, je me postais sur la pointe des pieds pour découvrir un stade rempli et bruyant où se mélangent des odeurs de saucisses et de fêtes que les spectateurs hument jusqu’aux sommets des tribunes. Papa voulait découvrir « Jean Pierre Kern », un avant-centre venu de Besançon. Quant à moi, je me passionnais pour le match que je suivais au rythme des encouragements et des huées d’un public rouge et blanc passionné. Depuis, nous nous rendions au stade à chaque visite dans la famille, en tribune d’honneur, tribune Lenoble ou derrière les buts. C’est ici, côté tribune Rouen que je vis un soir, Gérard Gili et son maillot jaune s’envolaient sur la gauche, le plongeon était si beau, si rectiligne, que l’image se figea. Pour moi, Gili était le meilleur goal du monde. C’est debout, au pied de la tribune Lenoble que je vis de près Didier Carrié, celui-ci cria « Merci » quand un joueur adverse lui donna le ballon par erreur. Ce joueur solide et taquin était mon préféré. Physiquement, il était un mélange de Rocheteau et de Michel Sardou. J’étais au sommet de la tribune Lenoble pour voir Platini et les siens en mars 1980. Ecrasés par Monchengladbach quelques jours auparavant, les stéphanois furent copieusement sifflés par Diochon quand ils rentrèrent sur le terrain. Ensuite, les encouragements étaient partagés entre les verts et les rouges, mais les européens nous laissèrent aucune chance ! Il m’était impossible de bouger, les 13 000 spectateurs debout de la tribune Lenoble formaient une masse compacte et immobile. Des spectateurs téméraires escaladaient la tribune par la rambarde au risque de chuter dans le vide.
J’ai encore les images de la remontée en division 1 et des matchs de gala contre Noeux les Mines et Mulhouse. Je me souviens de l’équipe courageuse de Robert Vicot qui donnait tout pour battre les meilleures équipes du championnat. Mais le FC Rouen a trop souvent connu le mauvais sort, les blessures des deux gardiens lors de Rouen OM en 1993 qui les privèrent de division 1. La blessure de Chanlot et la descente en Nationale alors que nous rêvions d’une résurrection. Le jeu de la roulette russe pratiqué par Thierry Granturco et la descente en division d’honneur. J’aimerais, accompagné de mon fils en finir avec les Rouen Gasny et cette dizaine de supporteurs qui nous criait « Allez QRM », de ces matchs à Evreux où des « sauvageons » pénètrent sur le terrain. Les bouchons infernaux pour se rendre à Paris Gobelins. J’ai senti un nouvel élan lors de AG Caen-Rouen en N3 où j’ai vu un nouvel esprit et un groupe soudé par David Giguel. Bien sûr, j’ai tout de suite adhéré à la Fédération des culs rouges et j’espère ne pas devoir dire comme mon père avant de nous quitter « jamais je ne reverrai le FC Rouen parmi l’élite ».

[diable rouge 76]

Très beau témoignage et bienvenue à toi sur ce forum.

[Clemfou]

Beau résumé d'une vie autour des Diables Rouges .
Bienvenue sur le forum .
J'adore ton pseudo .